La motion de censure adoptée contre le gouvernement de Michel Barnier a provoqué une secousse importante au sein du petit théâtre républicain. Pourtant, derrière cette apparente crise institutionnelle, les mains du pouvoir se jouent du peuple français. Loin d’être à bout de souffle, la Cinquième République dispose encore de leviers pour garantir la stabilité politique, notamment à travers le rôle central du président. Mais cette force, au lieu d’être utilisée pour défendre le bien commun, est systématiquement détournée au profit d’un projet politique qui sacrifie la souveraineté nationale sur l’autel de la mondialisation et de l’Union européenne.
La chute du gouvernement Barnier n’est pas l’échec des institutions, mais bien celui d’une fausse élite républicaine qui joue la faiblesse pour légitimer la délégation de nos pouvoirs à Bruxelles. La paralysie actuelle est une farce : elle permet de pousser l’idée que la France serait ingouvernable sans l’intervention de technocrates européens, tout en contournant les véritables enjeux internes (crises agricoles, fraudes, pauvreté…) et externes (renforcement des tensions en Ukraine, Corée, Syrie etc…)
Depuis des décennies, les gouvernements successifs acceptent de voir leurs décisions dictées par des institutions supranationales. Le budget présenté par Michel Barnier en est une illustration flagrante : des coupes budgétaires imposées par les règles européennes, des priorités dictées par Bruxelles, et des concessions qui servent davantage les marchés financiers que les citoyens.
Cette mise en scène d’un pouvoir « incapable » sert un objectif clair : justifier un glissement progressif vers une fédéralisation de l’Europe. Les Français sont culpabilisés, on leur répète que leurs votes « extrêmes » rendent la gouvernance impossible. La prochaine étape est évidente : imposer un contrôle accru des institutions européennes pour pallier cette prétendue incapacité nationale. Emmanuel Macron, bien qu’affichant une posture de garant des institutions, est bien loin d’être innocent. Face à la chute de son gouvernement, il cherche à se dédouaner tout en laissant la situation s’enliser. Ce chaos contrôlé pourrait lui permettre de légitimer des mesures d’exception, voire de gouverner par des moyens détournés en marginalisant encore davantage la souveraineté populaire.
Dans ce scénario, Macron s’affirme comme un acteur clé d’une Union européenne fédéralisée, quitte à piétiner les fondements mêmes de la Cinquième Gueuse. La situation actuelle n’est pas une crise imprévue, elle n’est pas même une crise du pouvoir, mais bien une étape de plus dans une stratégie de démantèlement progressif des institutions au profit d’une gouvernance technocratique. Face à ce théâtre républicain, les Français doivent refuser de se laisser piéger par cette mise en scène. La véritable crise n’est pas celle des institutions, mais celle de notre souveraineté. Loin d’être ingouvernable, la France dispose des outils nécessaires pour reprendre son destin en main.
Mais cela ne pourra se faire qu’en sortant du carcan de l’Union européenne, en refusant les injonctions des marchés financiers, et en redonnant à la nation les moyens de défendre ses intérêts. Bien entendu la sortie du système républicain est essentielle pour rendre ces entreprises possibles. Cette motion de censure ne doit pas être vue comme une victoire des oppositions parlementaires, mais comme un signal d’alarme pour un peuple qui doit se réapproprier sa souveraineté.